Dartmouth (Nouvelle-Écosse), le 4 mars 2025 – La troisième lecture du projet de loi 3, portant sur la création d’une commission spéciale pour la délimitation des frontières électorales pour la région de Chéticamp, a été adopté hier à l'Assemblée législative de la Nouvelle-Écosse. Cette étape cruciale marque un progrès significatif pour l’établissement d’une circonscription électorale spéciale dédiée à la région de Chéticamp.

Il est évident que cette initiative doit affronter des oppositions, en particulier en raison du faible nombre d'électeurs de la région, comparativement à d'autres circonscriptions. Toutefois, il est impératif de comprendre pourquoi une telle circonscription est nécessaire à Chéticamp.

Pourquoi est-ce important ?

1. Histoire de la représentation : Depuis la création de la Nouvelle-Écosse, Chéticamp n’a eu une représentation à l’Assemblée législative que pendant une période de deux ans, de 1925 à 1927. Cette absence prolongée de représentation politique est un point crucial à rectifier pour permettre que les intérêts locaux soient entendus et défendus.
2. La fermeture des services en français : Les bureaux d'Access Nova Scotia et du Registry Motor Vehicles à Chéticamp, où les services pouvaient être obtenus en français, ont fermé. Cela a contribué à une réduction générale des services en français dans la région, mettant en péril l'accès des résidents à des services essentiels dans leur langue maternelle.
3. Disparition des noms français : Un autre enjeu majeur est le remplacement des noms français des routes et des lieux de la région par des noms Sur les panneaux publics de signalisation. Cela symbolise un effacement progressif de l'identité et de l'héritage culturel acadien, et une telle démarche ne peut être ignorée.
4. Absence de représentation des intérêts : Les résidents de Chéticamp ressentent souvent que leurs voix ne sont pas entendues à l’échelle provinciale. Leur réalité unique n’est pas suffisamment représentée, ce qui affecte la prise des décisions qui les concernent directement.
5. Mémoire historique et symbolique : Lors de la déportation des Acadiens, la communauté acadienne a été dispersée dans différentes régions. Aujourd’hui, la Nouvelle-Écosse ne peut pas justifier de laisser la région de Chéticamp sans représentation législative sous prétexte que sa population est trop faible. Il s’agit là d’une injustice historique qui doit être rectifiée.
6. Services de santé insuffisants : Même dans le domaine de la santé, les professionnels supposent souvent que tous les habitants de la région peuvent communiquer efficacement en anglais, ce qui conduit à des lacunes dans la prestation des services en français, affectant ainsi la qualité des soins offerts aux résidents francophones.
7. Un besoin de reconnaissance culturelle : Chéticamp a toujours été considérée comme une région acadienne unique, avec un patrimoine et une culture particulière qui méritent d’être protégés et soutenus. Une représentation législative et une circonscription électorale dédiées à cette population représentent des étapes essentielles pour garantir l'accès à des services de qualité en français et pour préserver l’identité acadienne dans la région.

« La création d’une commission spéciale pour la délimitation des frontières électorales pour Chéticamp est une décision importante. C’est une opportunité de rétablir une représentation équitable pour cette région, de défendre les droits des francophones et d’assurer une meilleure reconnaissance des particularités culturelles et linguistiques de la communauté acadienne, » affirme la présidente de la FANE, Denise Comeau-Desautels. « Le gouvernement de la Nouvelle-Écosse doit considérer ces enjeux importants et répondre positivement aux aspirations des résidents de Chéticamp. »